22 novembre 2024
2 mai 2022
Article paru dans Le Devoir le 16 avril 2022 par Sébastien Tanguay
Certaines justifications avancées par les deux ministres présents sur la tribune apparaissaient vaseuses aux yeux d’un expert en aménagement du territoire, notamment celle voulant qu’un lien à l’est puisse «rééquilibrer» le développement sur la rive sud du fleuve.
«Si nous faisons une infrastructure de transport à l’est, explique Mario Carrier, professeur à l’Université Laval, c’est sûr que ça va avoir un effet sur les municipalités en périphérie de Lévis. Le transport étant facilité, il y aura un développement démographique. C’est ce que nous appelons l’étalement urbain.»
Selon le professeur de Québec, il y a toutefois plusieurs questions qui demeurent en suspens. La principale: qu’est-ce que le gouvernement entend par «développement» ?
«L’étalement urbain entraîne une économie résidentielle, c’est-à-dire une économie où les municipalités vont trouver de la richesse dans la venue de nouveaux ménages et donc, de nouvelles taxes, souligne M. Carrier. Oui, il y aura un regain démographique et un regain municipal parce que les villes auront plus de revenus, mais ça comporte certains sacrifices sur les plans climatique et économique. Construire les infrastructures nécessaires pour accueillir ces nouveaux résidents-là, ça coûte aussi des sous.»
Le professeur Carrier insiste aussi pour dire que le monde devient de plus en plus urbanisé, une tendance lourde et durable qui rend «normal que les communautés plus éloignées soient moins en croissance que les villes». Il précise qu’ailleurs que dans le monde, les grands projets de mobilité favorisent davantage le transport collectif que le transport individuel.
«Il ne s’agit pas de partir en guerre contre l’automobile, soutient M. Carrier, mais de faire des choix.» […]
Lire l’article complet: Le «bitube» du troisième lien et le pari de l’humilité